Des éoliennes au « Pays des Hautes Falaises » (III)

10/06/2017 18:38

 

Le Tokamak ITER et la fusion nucléaire

 

 

La société ENGIE Green démarche actuellement les exploitants agricoles de mon village pour essayer de placer trois éoliennes sur le territoire de la commune en leur faisant miroiter un véritable « miroir aux alouettes » qui consiste à ne rien faire et à gagner de l’argent sans aucun risque !...

Génial !...

 

Le Conseil municipal a décidé de lancer les études préliminaires sans avoir consulté la population sur ce projet d’installation de plusieurs « moulins à vent » de 2 mégawatts qui vont gacher notre région touristique célèbre pour ses hautes falaises…

D’ailleurs, lorsque l’on part du village vers Le Havre il n’y a plus d’éoliennes à partir de Fécamp, c’est-à-dire ni à Etretat ni au Havre !...

Pourquoi nous, et pas eux ?... On sert de poubelle, ou quoi ?...

 

 

J’en ai fait plusieurs billets dans la catégorie « Des éoliennes au Pays-des-Hautes-Falaises » et j’ai commencé à faire de la communication sur ce projet aux habitants du village qui commencent à grogner sérieusement !...

Ici, c’est le « Pays des Vikings » et on ne se laisse pas intimider par des Guignols !...

 

Surtout qu’en cherchant un peu, on découvre des sauts technologiques fabuleux qui sont quand même un peu cachés aux "Gaulois" car ils remettent en cause les choix fait par l’Etat en développant les réacteurs EPR et ITER.

 

Les derniers progrès de l’industrie du nucléaire ont permis de définir et mettre au point un nouveau type de centrale nucléaire, les « centrales hybrides », qui fonctionnent avec pour combustible des déchets nucléaires, de l’uranium appauvri ou du thorium, avec une criticité de 0.97, c’est-à-dire sans risque d’explosion nucléaire comme à Tchernobyl et Fukushima.

Un prototype de ce réacteur, encore appelé à "neutrons rapides", refroidi au sodium liquide (800°), fonctionnera dans deux ans en Chine à l’initiative de Bill Gates, en même temps d’ailleurs que fonctionnera le prototype de « Réacteur à Fusion compact » (CFT) de Lockheed Martin.

 

La Russie est aussi un leader mondial en matière de projets de réacteurs à "neutrons rapides". Le centre nucléaire russe de Beloïarsk a lancé la construction d’un réacteur d’une puissance de 800 MW qui doit servir de prototype pour une unité plus puissante.

 

Malgré tout c’est la fusion nucléaire qui recèle le plus de possibilités.

Les scientifiques en sont conscients et ils ont réussi à lancer le programme ITER pour  « International Thermonuclear Experimental Reactor » (réacteur expérimental thermonucléaire international en français).

 

La fusion nucléaire est basée sur une réaction atomique où un atome de deutérium fusionne avec un atome de Tritium pour donner de l’Hélium, un neutron et de l’énergie.

 

Pour obtenir du deutérium, il suffit de distiller de l'eau, qu'il s'agisse d'eau douce ou d'eau de mer. Cette ressource est largement disponible et quasiment inépuisable. Un litre d'eau de mer contient 33 milligrammes de deutérium que l'on extrait de manière routinière à des fins scientifiques et industrielles.

 

Le tritium est l'isotope radioactif de l'hydrogène. Sa désintégration est rapide et il n'est présent dans la nature qu'à l'état de traces. Le tritium peut toutefois être produit par l'interaction d'un neutron et d'un atome de lithium.

 

D’après les informations divulguées par Lockheed Martin, première société de défense américaine, leurs laboratoires de recherche ont effectué un saut techologique important qui permettrait de gagner près de 15 ans sur le programme ITER.

 

C’est dire que si les sauts technologiques se confirment, surtout au niveau des centrales à fusion nucléaire, c’est toute l’industrie des « énergies renouvelables » qui va plus ou moins disparaître : énergie hydroélectrique, énergie éolienne, énergie de biomasse, énergie solaire, géothermie, énergies marines.

 

Evidemment, on pourrait craindre du chômage, mais la transition vers des réacteurs de fusion nucléaire promet un marché de plusieurs milliers de réacteurs !...

 

Alors, ce sera à nos entreprises d’innover et de savoir s’adapter !...

 

Jean-Charles Duboc

 

 

Vous trouverez ci-dessous les caractéristiques du programme ITER qui sont disponibles sur : https://www.iter.org/fr/proj/inafewlines

 

 

UNE ENERGIE INEPUISABLE

 

La fusion est la réaction nucléaire qui alimente le Soleil et les étoiles. Potentiellement, c'est une source d'énergie quasiment inépuisable, sûre, et d'un faible impact sur l'environnement.

 

ITER a pour objectif de maîtriser cette énergie : le programme est une étape essentielle entre les installations de recherche qui l'ont précédé et les centrales de fusion qui lui succéderont.

ITER (en latin le « chemin ») est l'un des projets les plus ambitieux au monde dans le domaine de l'énergie.

 

En France, dans le département des Bouches-du-Rhône, 35 pays sont engagés dans la construction du plus grand tokamak jamais conçu, une machine qui doit démontrer que la fusion — l'énergie du Soleil et des étoiles — peut être utilisée comme source d'énergie à grande échelle, non émettrice de CO2, pour produire de l'électricité.

 

Les résultats du programme scientifique d'ITER seront décisifs pour ouvrir la voie aux centrales de fusion électrogènes de demain.

 

ITER sera la première installation de fusion capable de produire une quantité d'énergie nette. La machine réalisera des décharges de plasma de longue durée et testera également, pour la première fois, les technologies, les matériaux, ainsi que les régimes de plasma requis pour produire de l'électricité dans une perspective commerciale.

 

Des milliers d'ingénieurs et de scientifiques ont contribué à la conception d'ITER depuis que l'idée d'une collaboration internationale sur l'énergie de fusion a été lancée en 1985. Les Membres d'ITER (la Chine, l'Union européenne, l'Inde, le Japon, la Corée, la Russie et les États-Unis) se sont engagés dans une collaboration de trente-cinq ans pour construire et exploiter l'installation expérimentale ITER. Un réacteur de démonstration pourra être conçu sur la base de ce retour d'expérience.

 

Nous vous invitons à découvrir le site internet d'ITER où vous trouverez plus d'information sur la science d'ITER, la collaboration internationale et l'immense chantier en cours à Saint Paul-lez-Durance (Bouches-du-Rhône).

QUE FERA ITER ?

 

La quantité d'énergie de fusion qu'un tokamak peut produire dépend du nombre de réactions de fusion qui se produisent en son cœur. Plus l'enceinte est grande (et donc également le volume de plasma) plus grand sera le potentiel de production d'énergie de fusion.

 

 

 

Avec un volume de plasma dix fois supérieur à celui de la plus grande machine de fusion opérationnelle aujourd'hui, le tokamak ITER sera un outil expérimental unique, capable de générer des plasmas de longue durée. La machine a été spécifiquement conçue pour :

 

1)   Produire 500 MW de puissance de fusion

 

Le record de puissance de fusion produite est détenu par le tokamak européen JET. En 1997, ce tokamak a généré 16 MW de puissance de fusion pour une puissance de chauffage totale de 24 MW. Ce ratio (ou « Q ») de  0,67 devrait être porté à 10 par ITER — 500 MW de puissance de fusion pour une puissance en entrée de 50 MW.

ITER étant une machine expérimentale qui ne fonctionnera pas de manière continue, l'énergie produite ne sera pas convertie en électricité. Cette étape sera réalisée par la machine qui lui succédera.

 

2) Démontrer le fonctionnement intégré des technologies d'une centrale de fusion électrogène

 

ITER marque la transition entre les dispositifs de fusion expérimentaux actuels et les démonstrateurs industriels du futur.

Avec cette machine de très grande taille, les scientifiques pourront étudier les plasmas dans les conditions qui seront celles d'une centrale de fusion électrogène et tester des technologies telles que le chauffage, le contrôle, le diagnostic, la cryogénie et la télémaintenance.

 

3) Réaliser un plasma deutérium-tritium auto-entretenu 
La recherche sur la fusion se trouve aujourd'hui au seuil de l'exploration du « plasma en combustion » — un plasma au sein duquel la chaleur de la réaction de fusion demeure confinée de manière suffisamment efficace pour entretenir une réaction de longue durée. Les plasmas d'ITER, plus volumineux, produiront beaucoup plus de puissance de fusion et demeureront stables pendant des durées plus longues.

 

La fusion est la source d'énergie qui alimente le Soleil et les étoiles. Dans les conditions de pression et de température extrêmes qui règnent au cœur de ces corps stellaires, les noyaux d'hydrogène entrent en collision et fusionnent pour former des atomes d'hélium et libérer de considérables quantités d'énergie au cours de ce processus.

 

De toutes les réactions de fusion possibles, c'est la réaction entre le deutérium et le tritium (deux isotopes de l'hydrogène) qui se révèle la plus accessible en l'état actuel de notre technologie.

 

Dans un tokamak, trois conditions doivent être remplies pour obtenir des réactions de fusion : une température très élevée (de l'ordre de 150 millions de degrés Celsius), une densité de particules suffisante pour produire le plus grand nombre de collisions possibles, et un temps de confinement de l'énergie suffisamment long pour que les collisions se produisent avec la plus grande vitesse possible.

 

Lorsqu'un gaz est porté à très haute température, les atomes se dissocient : les électrons et les noyaux sont séparés les uns des autres et le gaz se transforme en plasma (quatrième état de la matière). C'est dans ce milieu que les noyaux légers peuvent fusionner et générer de l'énergie.

 

Dans un tokamak, des champs magnétiques très puissants sont mis en œuvre pour confiner et contrôler le plasma.

 

QU'EST-CE QU'UN TOKAMAK ?

 

On produit de l'électricité en utilisant l'énergie des combustibles fossiles, des réactions de fission nucléaire, ou celle des ressources renouvelables, comme l'eau ou le vent. Quelle que soit la source d'énergie, les centrales génèrent de l'électricité en transformant une puissance mécanique, comme la rotation d'une turbine, en puissance électrique. Dans le cas des énergies fossiles et de l'énergie nucléaire, la chaleur produite transforme l'eau de refroidissement en vapeur, laquelle actionne des turbines qui produisent de l'électricité par l'entremise d'un alternateur.

Le tokamak est une machine expérimentale conçue pour exploiter l'énergie de la fusion. Dans l'enceinte d'un tokamak, l'énergie générée par la fusion des noyaux atomiques  est absorbée sous forme de chaleur par les parois de la chambre à vide. Tout comme les centrales électrogènes classiques, une centrale de fusion utilise cette chaleur pour produire de la vapeur, puis, grâce à des turbines et à des alternateurs, de l'électricité.

Le cœur du tokamak est constitué d'une chambre à vide en forme d'anneau. À l'intérieur, sous l'influence d'une température et d'une pression extrêmes, le gaz d'hydrogène se mue en plasma — le milieu dans lequel les atomes d'hydrogène peuvent fusionner et générer de l'énergie. (Pour en savoir plus sur cet état particulier de la matière, cliquez ici.)

 

Les particules qui composent le plasma, électriquement chargées, peuvent être confinées et contrôlées par les imposantes bobines magnétiques placées autour de l'enceinte. On tire parti de cette propriété pour maintenir le plasma chaud à l'écart des parois de l'enceinte. Le mot « tokamak » est un acronyme russe qui signifie : « chambre toroïdale avec bobines magnétiques ».

La configuration  tokamak, conçue par les chercheurs soviétique au début des années 1950, a été adoptée dans le monde entier comme la plus prometteuse. Avec un volume de plasma dix fois plus important que celui du plus grand tokamak en activité ITER sera, de loin, la plus grande machine de fusion du monde.

 

QUI PARTICIPE ?

 

Le programme ITER est issu d'une collaboration à l'échelle mondiale dans laquelle 35 pays sont engagés.

 

Les membres d'ITER (la Chine, l'Union européenne, l'Inde, le Japon, la Corée, la Russie et les États-Unis) ont mis en commun leurs ressources pour réaliser une grande ambition : reproduire sur Terre l'énergie illimitée qui alimente le Soleil et les étoiles.

 

L'Accord ITER, conclu par les signataires en 2006, stipule que les sept Membres partagent le coût de la construction, de l'exploitation et du démantèlement de l'installation. Ils partageront également les résultats expérimentaux ainsi que toute propriété intellectuelle générée par la phase d'exploitation, prévue de 2022 à 2042.

 

L'Europe assume la plus grande partie du coût de construction (45,6 %) de l'installation; la part restante est assumée de manière égale par la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée, la Russie et les États-Unis (9,1 % chacun).

 

La contribution des Membres se fait essentiellement « en nature », sous forme de fourniture de bâtiments, pièces et systèmes à ITER Organization.

 

Les Membres d'ITER représentent trois continents, plus de 40 langues, la moitié de la population de la planète et 85 % de la production de richesse mondiale. Dans les bureaux d'ITER Organization à Saint-Paul-lez-Durance (13) ; dans les agences domestiques créées par les Membres d'ITER ; dans des laboratoires et dans l'industrie des milliers de personnes l'Organization ITER sont engagées dans le programme ITER.

 

QUAND COMMENCERONT LES EXPÉRIENCES ?

 

L'installation scientifique ITER est actuellement en cours de construction en France, dans le département des Bouches-du-Rhône.

 

Le chantier s'est ouvert au cours de l'été 2010 sur une plateforme de 42 hectares préalablement défrichée et nivelée. Les fondations parasismiques ainsi que le radier sur lequel reposera le cœur de l'installation sont désormais en place et la construction du Complexe tokamak est en cours. C'est dans cet édifice, constitué de trois bâtiments, que se dérouleront les expériences de fusion.

 

Des bâtiments auxiliaires (usine cryogénique, bâtiment de chauffage radio fréquence, installations pour l'eau de refroidissement, alimentation et transformation électrique, etc.) sont également en cours de construction.

 

De manière progressive, à partir de 2018, scientifiques et ingénieurs procéderont à l'intégration et à l'assemblage des différents éléments de l'installation ITER. Une phase d'essais, destinée à vérifier que l'ensemble des systèmes fonctionne de manière satisfaisante, préparera la machine en vue de son exploitation.

 

La réussite de l'intégration et de l'assemblage de plus d'un million de composants (dix millions de pièces) fabriqués dans les usines des Membres d'ITER dans le monde entier et acheminés vers le site d'ITER représente un défi logistique et d'ingénierie extraordinaire. La main d'œuvre chargée de l'assemblage, à la fois sur le site d'ITER et au sein des agences domestiques, atteindra 2 000 personnes lors des pics d'activité. La séquence précise des opérations d'assemblage a été définie et coordonnée avec soin dans les différents bureaux d'ITER à travers le monde. Celle-ci a débuté par l'arrivée des premiers composants de grande taille sur le site d'ITER en 2015.

 

2005 : Choix du site de Saint-Paul-lez-Durance (Bouches-du-Rhône)

2006 : Signature de l'Accord ITER

2007 : Création d'ITER Organization

2007-2007 : Préparation de la plateforme (déboisement, nivellement)

2010-2014 : Fondations du Complexe tokamak

 

2012 : Un décret officiel autorise ITER Organization à créer l'Installation nucléaire de base (INB) ITER

 

2014-2021 : Construction du Bâtiment tokamak (accès dès 2019 pour les premières opérations d'assemblage)

2010-2021 : Construction de l'installation ITER et des bâtiments auxiliaires nécessaires au Premier Plasma

2008-2021 : Fabrication des principaux éléments et systèmes pour le Premier Plasma

2015-2021 : Transport (via l'Itinéraire ITER) et livraison sur site des éléments

 

2018-2025 : Assemblage phase I

2024-2025 : Tests intégrés et mise en exploitation

Déc 2025 : Premier Plasma

2035 : Opération en deuterium-tritium

 
 

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